La complémentaire santé de 2020 à 2022. Que nous réserve demain?

Depuis 2020, la crise sanitaire bouleverse nos modes de vie.

Les périodes successives de confinement ont conduit à un renoncement et/ou un empêchement significatif d’accès aux soins par les assurés qui s’est traduit par un décalage et report de la consommation médicale des soins non urgents.

Quel bilan ?

2019 a connu une augmentation plus importante des dépenses de santé que les années précédentes en lien avec une anticipation de la Réforme 100% Santé, le début d’année 2020 a ainsi été relativement stable par rapport aux exercices précédents. Lors du 1er confinement, les baisses des dépenses des prestations de santé complémentaires se sont essentiellement exprimées sur les mois de mars, avril et mai (avec un pic à -69% en avril).

Au global en 2020, si nous avons observé une diminution de la consommation médicale moyenne par bénéficiaire durant le premier semestre, les adhérents ont rattrapé leur retard dès la sortie de confinement et certains ont même anticipé certains soins devant l’inquiétude d’une deuxième voir troisième vague de la COVID 19. Les postes les plus impactés sont l’optique les professionnels n’ayant pas joué le jeu du 100% santé (dégradant l’offre de choix de monture et encourageant leur patientèle à choisir dans des offres hors paniers) , les consultations et visites chez les médecins généralistes et/ou spécialistes, le dentaire qui aurait dû être compensé par l’effet 100% santé a lui aussi été dégradé un grand nombre de dentistes ignorant et/ou détournant leurs patients des offres du 100% santé, la réforme 100% santé a globalement conduit à une hausse des fréquences et remboursements moyens représentés en grande partie par les prothèses.

Que peut-on espérer concernant les cotisations pour les renouvellements 2022 ?

Nous pouvons donc nous interroger sur la conséquence de la prise en compte de la consommation sur les cotisations par les assureurs lors des prochains renouvellements. Ne laissons planer aucun doute : les assureurs ne prévoient aucune baisse des cotisations pour 2022, bien au contraire.

  • La première raison est liée au fait du reversement d’une taxe COVID 19 qui représente à ce jour à 3,9% des cotisations
  • Les autres raisons évoquées par les assureurs sont les suivantes :
    • L’anticipation de reports de soins non réalisés en 2020 sur les exercices 2021 et 2022,
    • La prise en compte d’un effet « inflation médicale » existant chaque année, généralement compensée en partie (voire intégralement) par l’évolution du PMSS, qui lui n’a pas évolué en 2021 et augmentera de façon mesurée en 2022,
    • Les impacts économiques de la crise.

Certaines charges sont structurelles, d’autres conjoncturelles. Le rôle de notre fédération est d’autant plus renforcé pour challenger les projections des assureurs en prenant en compte les données propres de nos adhérents (niveau de garantie, niveau de dérive annuelle, niveau d’exposition à la crise sanitaire…).

Notre collectif est notre force et nous restons bien entendu à votre disposition pour vous accompagner et défendre vos intérêts tant budgétaire que contractuel au vu de ces projections.

Notre rôle va également être étendu pour défendre nos intérêts dans les prochains mois suite au rapport de la cours des comptes qui vient de paraître et qui confirme les déviances que nous dénonçons depuis des années et qui en conclusion propose des réformes indispensables pour sortir de la spirale inégalitaire qui nous frappe tout particulièrement et redonner son sens à la mutualité ou chacun participe à la même hauteur financière à la prise en charge des soins les meilleurs pour tous. La complémentaire santé est un droit elle ne doit plus n’être qu’une charge !